Sridhar Srinivasan - L’odyssée de Sridhar, de joueur pro de cricket dans le sud de l’Inde à champion senior suisse de badminton

Sridhar lance un coup d’œil à ses co-équipiers, le visage légèrement crispé. Il serre la balle pour se donner une contenance, puis se dirige d’un pas souple et agile vers la ligne de service. Exalté par les chants dans les tribunes, il effectue un lancer puissant. «Nous avons gagné ce jour-là. C’était pourtant improbable.»

«Dans l’histoire de l’université, cette victoire a été l’une des rares occasions où la faculté des sciences informatiques a battu la faculté d’éducation physique au cricket.» Cette anecdote racontée par Sridhar a eu lieu en 1997 à l’université centrale de Pondichéry, au sud de l’Inde, pendant son master en applications informatiques.

Sridhar a toujours été un fervent joueur de cricket. «Entre voisins ou entre amis, on passait nos journées sur le terrain.» Il était tellement passionné qu’il a fini par jouer en quatrième ligue nationale (sur cinq), avant de suivre sa future épouse à Paris, au début des années 2000.

«Il n’y avait pas de club de cricket à Paris, et personne ne comprenait vraiment les règles!» Contraint de se trouver un autre loisir, le bowler semi-professionnel a découvert le badminton par hasard. Il a alors commencé à s’entraîner le week-end avec un groupe de joueurs vietnamiens et cambodgiens assidus, pour se faire des amis et rester actif.

Et la vie a suivi son cours pendant 15 ans. Sridhar avait peu de temps à consacrer au badminton, occupé à faire face à différents changements tant sur le plan professionnel que privé, avec notamment un divorce. En 2017, recruté pour concevoir l’architecture de solutions de trading de Pictet, il s’est installé à Genève. Le temps de s’adapter à sa nouvelle vie, il a mis le sport de côté pendant deux ans.

C’est une étonnante coïncidence – une raquette brisée – qui l’a ramené au badminton. «J’étais en train de boire une bière au Lady Godiva, mon pub de prédilection pour regarder le football et le cricket, quand un homme est passé devant moi avec sa raquette en pièces à la main. J’étais intrigué et je l’ai arrêté pour lui demander ce qui s’était passé.» La conversation a démarré et en un tour de main, Sridhar s’était trouvé un entraîneur de badminton. 

Après deux ans de remise en condition physique, il s’est mis à la compétition, ce qui a marqué le début d’un parcours remarquable. En 2022, il est monté sur le podium de tous ses tournois, gravissant un à un les différents échelons de la ligue jusqu’à atteindre son niveau actuel de joueur semi-professionnel dans la catégorie des plus de 45 ans. En avril 2024, après des mois de préparation intense (soit 10-12 heures par semaine) sous la houlette d’un nouvel entraîneur, Sridhar a décroché la médaille d’or aux Championnats suisses seniors, dans la catégorie très exigeante Top A/B des plus de 45 ans. 

«Au deuxième match du championnat, j’affrontais le joueur qui m’avait éliminé en demi-finale en 2022. Il fallait que je gagne. La lutte a vraiment été acharnée, et le match a duré une heure cinq, alors qu’ habituellement les matchs durent entre 25 et 30 minutes. C’était épuisant, mais j’ai réussi, jusqu’à gagner le Championnat.» A ce niveau de compétition, la victoire n’a rien à voir avec la chance: ce sont un plan d’entraînement très réfléchi et une détermination à toute épreuve qui ont permis à Sridhar de triompher. Par exemple, la veille du Championnat à 19 heures, alors que tout le monde était parti, il était encore sur le court pour affiner sa technique.

Sa routine réglée comme du papier à musique consiste à «rechercher en permanence le juste équilibre entre ‹bien faire les choses et faire les bonnes choses› – autrement dit, entre la précision de l’exécution et la pertinence des choix». Il explique: «Au badminton, il faut avant tout maîtriser la pronation et la supination* . Chaque millimètre compte dans la position du coude, de l’avant-bras et du poignet, mais aussi des épaules, des hanches, des genoux et des pieds. Pour certains coups, tout repose sur la rapidité avec laquelle on frappe le volant et on retourne à sa position de départ pour parer le coup suivant. En entraînement, on travaille l’agilité, l’explosivité, la souplesse et la constance, le tout pour faciliter les frappes et se fatiguer moins vite.» Au cours de certaines sessions, Sridhar peut être amené à répéter un geste pendant 45 minutes, jusqu’à atteindre la perfection.

On pourrait le décrire comme un sportif méthodique, qui se fixe des objectifs précis et met tout en œuvre pour réussir. Rien n’est laissé au hasard ou à la superstition. Et face à ses opposants, il garde une expression neutre: «Je ne montre rien qui pourrait révéler mon niveau de fatigue ou d’énervement». La régularité, l’endurance et l’agilité sont des qualités essentielles pour un joueur de plus de 45 ans.

Sa prochaine étape est la participation aux Championnats d’Europe seniors fin août 2024 en Belgique. Nous lui adressons tous nos vœux de réussite, et à défaut de compter sur sa bonne étoile, nous savons qu’il peut s’en remettre à sa philosophie: «Il n’y a pas de secret, plus on s’entraîne, plus les résultats sont bons».

Quand il n’est pas sur un court de badminton, Sridhar est Technical Architect au sein du service Custody & Trading de la division Technology & Operations. 

*Le bras est dit en pronation quand la paume de la main est tournée vers le sol, et en supination quand elle l’est vers le ciel.

Cuisinez une spécialité du Sud de l'Inde

Nostalgique des saveurs de sa région natale, Sridhar a développé une passion pour la gastronomie du sud de l’Inde. A l’issue de plusieurs tentatives et de quelques échecs, il a mis au point une savoureuse recette de riz sauté qu’il partage avec nous. «Comme 95% des restaurants indiens en Suisse proposent des plats du nord de l’Inde, le meilleur moyen de retrouver le goût de chez moi est de cuisiner moi-même!»

Ingrédients: 

  • pour la cuisson, deux cuillères à soupe de graisse de coco, ou à défaut, d’huile de tournesol;
  • réserver les ingrédients secs suivants: un bâton de cannelle de 2 cm, un anis étoilé, une feuille de laurier, une gousse de cardamome et un clou de girofle, une demi-cuillère à café de coriandre moulue, de sel, de poivre et de graines de cumin, une cuillère à soupe de fenouil en poudre; 
  • mixer ensemble cinq gousses d’ail, un demi-centimètre de racine de gingembre, dix feuilles de coriandre, quatre feuilles de menthe, un demi-piment vert, un oignon et une tomate; 
  • principaux ingrédients: deux carottes et dix haricots émincés, une tasse de riz.

Préparation: 

  • faire chauffer la graisse ou l’huile doucement; faire revenir les ingrédients secs pendant deux minutes, puis les ingrédients mixés pendant trois minutes. Ajouter les légumes et le riz, et faire dorer pendant cinq minutes;
  • ajouter ensuite 3/4 - 2 tasses d’eau, et faire cuire à la cocotte-minute pendant neuf ou dix minutes;
  • avant de servir, assaisonner avec des feuilles de coriandre hachées et des oignons verts finement coupés (étape facultative).
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